Hier encore, il était le patron français le plus admiré sur la planète, en particulier au Japon, où les médias lui avaient décerné tous les surnoms possibles : Imperator, Shogun, Samouraï… Et Renault-Nissan, la fameuse «Alliance» qu’il dirigeait, prétendait au titre de premier constructeur automobile mondial. Pas étonnant que Carlos Ghosn ait voulu se payer grassement. Officiellement, ses deux constructeurs lui versaient autour de 15 millions d’euros par an tout compris, ce qui n’était déjà pas mal. Mais en réalité, il aurait touché discrètement bien davantage chez Nissan. «Et dire que la direction mégote à l’euro près à chaque négociation salariale, soupire Samuel Beauvois, syndicaliste à l’usine Renault de Maubeuge. Les gars ont du mal à boucler leurs fins de mois pendant que lui en veut toujours plus.»