
08/10/15
Problématique prise au sérieux
"Les entreprises prennent ce classement de plus en plus au sérieux", remarque Guillaume de Piédoüe, directeur général d’Ethics & Boards, la société de conseil qui réalise l’étude pour le compte du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Beaucoup d’entreprises ont amélioré, en un an, leurs chiffres : au sein du SBF 120, 30 conseils intègrent au moins 40% de femmes, contre 7 l’an dernier. Du côté des comités exécutifs, ils ne sont que trois à atteindre ou dépasser la même proportion : ceux de Sodexo, Korian, et Icade. Mais il y a bien un début de frémissement, avec 14,5% de femmes en moyenne dans les comex des grandes entreprises, contre 12% en 2013. Pour Marc Sanglé-Ferrière, qui dirige le bureau parisien de Russell Reynolds Associates, ce n’est plus qu’une question de temps. Dans les conseils, les femmes sont souvent recrutées plus jeunes que les hommes, en raison de l’obligation fixée par la loi d’arriver à 40% d’administratrices en juin 2017 : il faut donc aller vite. Pour elles, cela représente un formidable accélérateur de carrière vers les postes de direction, y compris ceux de PDG. "Dans quelques années, ce sera aussi naturel de penser à une femme qu’à un homme", promet ce chasseur de têtes.
"Il faut une masse critique"
Mais nous n’y sommes pas encore. Et les femmes ne sont pas près de relâcher la pression. Bien au contraire : elles sont de plus en plus nombreuses à avoir été sensibilisées, et souvent formées, aux enjeux de l’égalité professionnelle. Dans les conseils – et les comités de nomination –, les femmes commencent à peser dans la balance. "Une femme seule n’a pas d’impact, souligne Marc Sanglé-Ferrière. Mais si elles sont trois, on peut parler d’une approche féminine, d’une masse critique".