Assemblées générales : « Vraie ou fausse démocratie actionnariale ? »

Les assemblées générales représentent, pour de nombreux actionnaires, une structure vieillissante. Le constat n’est pas surprenant, tant les actionnaires ont de nos jours du mal à conserver leurs titres sur le long terme en devenant actionnaires pour participer activement au projet entrepreneurial d’une entreprise.  

Ainsi, depuis plusieurs années, les assemblées générales connaissaient une désertion progressive du nombre d’actionnaires participants.  

La tendance s’est cependant inversée en France cette année, avec un nombre moyen de 911 actionnaires présents par assemblée générale, contre 886 l’an dernier. Par rapport à 2005, la chute reste forte : les assemblées générales rassemblaient 1.500 actionnaires en moyenne il y a 11 ans, soit une chute de fréquentation de 39% en une décennie.  

À noter également, en 11 ans, une diminution de la durée moyenne des assemblées générales, passées de 3h15 en 2005 à 2h47 en 2016, d’après les données calculées par Capitalcom.  

Pourtant, les assemblées générales pourraient retrouver un nouveau souffle grâce aux nouveaux moyens du XXIème siècle.  

« HP, Intel et Paypal ont déjà rassemblé leurs actionnaires de façon intégralement dématérialisée en 2016 », remarque ainsi Capitalcom, qui s’interroge néanmoins : « Est-ce priver les actionnaires et les parties prenantes d’un contact direct si précieux avec le management ou permettre, à l’inverse, à un plus large nombre de les interpeller ? ».  

Une chose reste évidente : bien organisée, une assemblée générale en ligne et en direct serait plus accessible pour les actionnaires et moins coûteuse pour l’entreprise, bénéficiant à tout le monde.  

Sujets évoqués : salaires des dirigeants et enjeux écologiques
 

Après la forme, le fond : Capitalcom dresse dans sa dernière étude les thèmes les plus récurrents qui ont été abordés en assemblées générales cette année.  

Six mois après la grande conférence sur le climat de décembre 2015 (COP21), les enjeux écologiques sont devenus un sujet de discussion majeur.  

« Les dirigeants sont revenus sur la contribution de l’entreprise au succès de la COP21 ou les stratégies d’adaptation au changement climatique dans 2 AG sur 3 (…). Au-delà de l’angle du risque-climat, les entreprises ont cherché – plus largement – à mettre en avant la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) comme un levier de performance sur le long terme », résume Capitalcom.  

Autre sujet récurrent : « Les rémunérations cristallisent la contestation des actionnaires (…). Comme l’an dernier, les déterminants de la contestation sont les montants trop excessifs et la déconnexion avec les performances réelles de l’entreprise ».  

Parité hommes-femmes : une avancée dans le bon sens
 

Par ailleurs, pour s’adapter aux dernières lois sur la parité hommes-femmes dans les conseils d’administration, il ressort des assemblées générales 2016 que « les entreprises ont considérablement accéléré la féminisation des Conseils d’Administration pour atteindre le seuil de 40% : un tiers des mandats en qualité d’administrateur étaient renouvelés en 2016 et 6 nouveaux administrateurs sur 10 étaient des femmes avec 34 nominations » relève Capitalcom.  

Des progrès restent néanmoins à réaliser dans ce domaine : au sein du CAC40, « seules 14 AG comptaient une femme assise au desk face à l’Assemblée des actionnaires. A titre de rappel, les Comités exécutifs des sociétés du CAC40 comptent 12% de femmes en moyenne selon le palmarès établi par Ethics & Boards », termine Capitalcom.
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